Les Eaux célestes
Partition et matériel
Details
Instrumentale Familie | Orchester |
Katalogklassifizierungen | Orchestermusik |
Nomenklatur Instrument | 2.2.2.2 - 2.2.0.0 - timb, 3 perc, hp, cel et cordes |
Gesamtdauer | 00:08:00 |
Herausgeber | Éditions Billaudot |
Cotage | GB10355 O |
Jahr copyright | 2022 |
Beschreibung
> Kompositionsauftrag des Hessischen Rundfunks
> Création le 10 mars 2023, au Alte Oper, Frankfurt (Allemagne), par le HR-Sinfonieorchester, sous la direction d'Alain Altinoglu
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Les Eaux célestes s’inspire d’une légende chinoise très ancienne et se découpe en quatre moments.
Orihime, fille du dieu du ciel, tisse les nuages pour créer des vêtements aux dieux du royaume céleste. Hikoboshi, le bouvier des étoiles, est quant à lui chargé de garder les vaches laitières pour nourrir le royaume. Ils tombent éperdument amoureux et délaissent progressivement leurs tâches respectives. Les vaches s’égarent et les dieux attendent en vain leurs vêtements. Si cette partie débute avec des sonorités impalpables et floues (déphasage des cordes, nuages d’harmoniques de cordes qui se déplacent, percussions avec archet), elle devient ensuite plus mécanique (traits filants des bois et des claviers) au fur et à mesure que la princesse tisse (Tisser les nuages).
Puis la matière se dérègle et le dieu du ciel décide de séparer les deux amants en plaçant entre eux une grande rivière céleste appelée la Voie Lactée. Ce moment se traduit par un crescendo aboutissant à un premier climax symbolisant la douleur partagée par les deux amants (La séparation).
Touché par leur tristesse, le dieu du ciel leur accorde finalement de se retrouver une fois par an le septième jour du septième mois. Lors de leurs retrouvailles, ils ne savent comment traverser les Eaux célestes et la princesse, désemparée, se met à pleurer. Ses larmes tombent délicatement sur la texture fragile et vaporeuse des nuages (harpe et célesta sur un tapis d’harmoniques de cordes), créant de petites perles de lumière dans le ciel (Les Larmes perlées).
Mais une nuée d’oiseaux passant par là décide d’aider les amants. Avec leurs ailes, ils forment un pont au-dessus de la rivière et permettent au couple de se retrouver. Les claviers déphasés (vibraphone, marimba et célesta) créent la texture amenant au climax final, éclatant et célébrant l’amour entre les deux amants. (Le Pont des ailes).
Dans cette œuvre, deux motifs mélodiques sont utilisés : le premier rappelle Nuages de Debussy (fa# mi fa# ré mi do# fa#) et représente la déesse tisserande des nuages. Le motif pentatonique (mi fa# la si do#) représente le bouvier des étoiles.
Pour illustrer cette légende, j’ai utilisé des textures et alliages de timbres nouveaux. Les vibraphone, crotales, et cloches de vaches lorsqu’ils sont joués avec archet représentent les nuages impalpables. Les cordes se meuvent dans l’espace comme un brouillard que l’on essaierait en vain d’attraper. Les cloches de vache accordées, cloches tubulaires et la sonorité de terre du marimba symbolisent le bouvier des étoiles. Gongs, cymbale chinoise et le célesta dans le grave nous emmènent en Chine. Les claviers sont aussi utilisés de manière scintillante, telles des étoiles. Les parties de bois, quant à elles, sont fluides, virtuoses, et comportent de nombreux de traits fusés tels des bruissements d’ailes.
Si j’ai choisi cette légende, c’est parce qu’elle m’inspirait de nombreuses couleurs orchestrales et parce que si les étoiles parlent de l’Univers, nos histoires sur elles racontent quelque chose de nous.
(Camille Pépin)