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Détails

Famille instrumentale Percussions
Classifications catalogue Percussions et orchestre ou ensemble
Nomenclature instrument marimba et orchestre (2.2.2.2 - 4.2.3.1 - timb, perc, hp et cordes)
Durée totale 00:17:00
Éditeur Éditions Billaudot
Cotage GB10051 0
Style musical Contemporain
Année copyright 2018
  • Névé(s) Visuel

Description

> Commande de l’Orchestre Symphonique de Québec et de son directeur musical Fabien Gabel
 > Création le 24 mars 2019, au Grand Théâtre, Québec (Canada), par Anne-Julie Caron (marimba) et l’Orchestre Symphonique de Québec, sous la direction de Fabien Gabel


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Névé(s) est une œuvre pour marimba solo et orchestre composée en 2018, commande de l’Orchestre Symphonique de Québec et de son directeur musical Fabien Gabel. Il s’agit bien d’un concerto, mais dans lequel le soliste n’est pas dans un rapport de rivalité avec les autres musiciens, comme c’est le cas dans le concerto classique. Il a ici pour rôle de mettre en mouvement l’orchestre, d’en prolonger les initiatives ou d’en être le relai. Le soliste ne définit pas son identité par son opposition au groupe, mais par une relation de type synergique avec l’orchestre.
La pièce emprunte son titre à la métaphore du névé, cet amas de neige tassée, qui par une suite de dégels et de regels durcit et est à l’origine d’un glacier. C’est, bien sûr, une évocation de la fonte des glaces due au réchauffement climatique, et de la nostalgie que risque d’avoir nos enfants et petits-enfants de ces espaces froids et blancs essentiels à l’équilibre thermique et hydraulique de notre planète.
L’œuvre, en un mouvement, débute par des craquements aux cordes censés représenter la banquise en train de fondre. Assez vite, le soliste commence à jouer, caressant son instrument en un geste d’apaisement, comme s’il voulait consoler la nature de cette violence qui lui est faite. Il joue un rôle de médiateur, tentant de rétablir un équilibre entre le monde naturel et l’humanité. Suit alors une formule mélodique rotative et cyclique qui évoque la « roue du monde », cette fuite sans fin qui ne s’arrête jamais ni ne se retourne pour évaluer les conséquences de ses actions. Plus tard, ce sont les gouttes d’eau coulant des glaciers qui sont matérialisées par une suite de notes lentement pulsées au marimba, interrompue seulement par des éclats sonores dus à la fonte. Tout au long de la pièce, les cycles s’allongent ou se rétrécissent, se déforment et sont appelés à conduire l’auditeur sans cesse plus loin, jusqu’au moment où ils se rompent et l’entraînent vers de nouveaux prolongements sonores. Cette rupture dans la cyclicité évoque bien sur la lente désagrégation des cycles climatiques. La fin de l’œuvre est marquée de nouveau par ce geste d’apaisement du début, qui bien qu’ayant été réentendu au long de la pièce, est cette fois, distribué à tous les musiciens de l’orchestre, suggérant l’espoir que les hommes s’unissent pour contrer la terrible menace qui pèse sur la Terre et ses habitants.


(Philippe Leroux)