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En raison des fêtes de fin d'année, les expéditions de notre entreprise connaîtront un ralentissement entre le 24 décembre et le 2 janvier. Nous vous souhaitons de très belles fêtes de fin d'année.

Carcere Oscura

Fabien WAKSMAN

Détails

Famille instrumentale Musique de Chambre, Accordéon
Classifications catalogue Sextuors, Accordéon et orchestre ou ensemble
Nomenclature instrument accordéon et quintette à cordes
Durée totale 06:50:00
Éditeur Éditions Billaudot
Cotage GB10373
Nb. total de pages 86
Langues Anglais, Français
Cycle / Niveau Concert
Public concerné Jeunes, Adultes
Style musical Contemporain
Type répertoire Œuvre(s) originale(s)
Année copyright 2022
Code EAN 9790043103738
Audios Sans
Vidéos Sans
Compléments EDU sans

Description

Que peut signifier la perte de l’audition pour un compositeur ? C’est la question à laquelle j’ai tenté de répondre en composant ce sextuor, écrit en hommage à Beethoven. C’est l’image d’un Beethoven prisonnier de son propre corps qui a été le point de départ de cette pièce. Une prison aux proportions dantesques, à la fois immense et oppressante. Ce monde intérieur, que j’imagine être l’esprit d’un Beethoven sans contact auditif avec l’extérieur, m’a rappelé les gravures de Piranèse. Carcere Oscura, réalisé en 1743, constitue un prélude au cycle des Carceri d’Invenzione, le chef-d’œuvre de l’artiste. Cet univers carcéral possède par son caractère monumental un aspect fantastique. Il n’en reste pas moins à jamais clos, inhumain, et par conséquent terriblement effrayant. Pour reprendre les mots de Marguerite Yourcenar, les Carceri évoquent un « monde factice, et pourtant sinistrement réel, claustrophobique, et pourtant mégalomane (qui) n’est pas sans nous rappeler celui où ! “humanité moderne s’enferme chaque jour davantage ». Le célèbre motif initial de la Cinquième Symphonie de Beethoven parcourt l’ensemble de la pièce. Son traitement est le plus souvent frénétique, comme s’il semblait courir désespérément dans un labyrinthe en perpétuelle évolution à la recherche d’une sortie, d’un réconfort, d’une lueur. Le décor a beau changer considérablement, le sentiment d’urgence quitte rarement un discours dans lequel l’accordéon parvient peu à peu à prendre son indépendance par rapport à un ensemble à cordes très dense et compact. Après l’apparition d’une nouvelle cellule issue du second thème de la Cinquième Symphonie, le calme apparaît progressivement, toute trace de paniques' efface, la musique se fait plus flottante et méditative : il est temps pour Beethoven d’entrer en lui-même, de chercher d’autres chemins pour trouver la force de surmonter l’épreuve de sa surdité. Subitement, la pulsation frénétique redevient omniprésente, comme si Beethoven avait pris conscience de sa capacité à se transcender et avait hâte de se remettre au travail. La rage n’est plus ici synonyme de désespoir, mais d’impatience. L’accordéon, porté par des cordes obsessionnelles martelant le motif de la Cinquième Symphonie, semble filer vers la sortie du labyrinthe, tel Beethoven vers ses futurs chefs-d’œuvre. Le compositeur a triomphé de sa prison et restera à jamais pour nous un exemple de la capacité humaine à se dépasser au cours des épreuves de la Vie.