Ce que raconte le vent…
Concerto pour flûte, harpe et orchestre
Détails
Famille instrumentale | Orchestre |
Classifications catalogue | Musique symphonique |
Nomenclature instrument | flûte, harpe et orchestr (0.2.2.0 - 2.0.0.0 - timb, 3 perc et cordes) |
Durée totale | 00:14:30 |
Éditeur | Éditions Billaudot |
Cotage | GB10656 |
Langues | Français, Anglais |
Cycle / Niveau | Concert |
Année copyright | 2024 |
Année copyright | 2024 |
Code EAN | 9790043106562 |
Description
Ce que raconte le vent… est un concerto pour flûte, harpe et orchestre. Trois ritournelles douces et aériennes - au début, au milieu et à la fin - structurent l’oeuvre en cinq épisodes. Elles encadrent deux grandes montées houleuses et animées qui apparaissent puis disparaissent. Le vent passe et nous raconte les histoires du monde.
La première ritournelle, lente, nous plonge d’emblée dans une atmosphère venteuse. La harpe égrène le motif fondateur de l’ouvrage, telle des cloches. De ces impacts naissent des souffles fragiles et saturés d’air à la flûte. Chaque occurence se prolonge à la cymbale suspendue doucement frottée, entretenant ainsi la résonance de ce souffle léger. Seulement soutenus par les altos flautando, les instruments solistes présentent ici les textures qui seront explorées tout au long de la pièce.
Au début du second épisode, la matière s’étoffe. Le motif principal joué par la flûte est repris en écho aux bois. Crotales et vibraphone joués avec archet créent des ondulations résonnantes et contribuent à l’élaboration d’un paysage sonore flottant et vaporeux. Des touches de couleurs venteuses s’ajoutent aux altos : les violoncelles avec leurs lents glissandi et les violons avec leurs vagues frémissantes émergeant puis se refondant dans la matière. La harpe, d’abord lumineuse avec ses trilles aigus, introduit un motif répétitif et tournoyant issu du motif principal et amène progressivement les sonorités graves.
Du ronflement sourd et lointain de la grosse caisse émerge une pulsation régulière à la harpe et au marimba. Contrebasses et clarinette basse grondent et se répondent. Timbales et grosse caisse accentuent encore ce relais pour créer un jeu de vagues profond et mystérieux. La harpe démarre un flot hypnotique et ininterrompu d’arpèges lumineux et la flûte la rejoint avec ses traits vifs, filants et impalpables : le vent se lève. Les effets de houles s’étendent progressivement à tous les pupitres de l’orchestre. Les motifs des solistes s’intensifient et s’envolent en un premier climax tumultueux et emporté. Roulements soufflants de tam-tam et cymbales se relaient dans ce déchaînement de la matière tandis que cordes et bois entonnent leur motif répétitif et tournoyant.
Puis, les divers éléments se calment pour redonner la parole aux solistes. La flûte rappelle le motif initial de la pièce avec ses sonorités venteuses et la harpe reprend sa pulse. Le mouvement ralentit et les derniers frémissements sifflants des cordes se désagrègent.
Dans le troisième épisode, nous retrouvons la lente ritournelle qui introduit l’oeuvre. Cloches-plaque, vibraphone et ricochets des violons colorent ici la tendre texture des cordes graves énonçant le motif principal. Des nuages brumeux et des traits sifflants aux violons se détachent parfois pour vite se refermer dans la matière. Délicats et aériens, les trilles et trémolos des solistes planent au-dessus. Différents modes de jeux viennent perturber les éléments : slap, sons étouffés, sons saturés d’air. La texture des cordes devient plus grinçante. Accompagnée par une vague de percussions soufflantes, elle glisse vers l’aigu et amène soudain un vent vif et léger aux solistes.
Cette cadence virtuose marque le début du quatrième épisode et est fondée sur le motif répétitif issu du motif mélodique principal. D’abord fluide et douce, elle s’agite et devient de plus en plus tournoyante. Les solistes emportent progressivement avec eux les bois de l’orchestre. Le retour progressif des cordes et percussions venteuses initie le début d’une grande montée houleuse vers le second climax. Tous les éléments thématiques de la pièce sont rappelés dans ce tempétueux tutti. La harpe participe quant à elle au déferlement grâce à ses saisissants glissandi.
La matière s’apaise. En reprenant le motif du vent vif et léger exposé à la flûte au début de la cadence, la clarinette clôt cet épisode rythmique avant de retrouver une atmosphère aérienne et vaporeuse.
Enfin, la flûte accompagnée des cloches de la harpe, retrouve ses sonorités fragiles et saturées d’air. En un dernier souffle, la matière se désagrège… et la flûte fait entendre les derniers frémissements du vent.
Pour écrire ce concerto, ce sont les timbres et possibilités techniques des instruments solistes qui m’ont donné envie d’explorer ces couleurs venteuses. Le choix des percussions a été fondamental. C’est notamment la variété des cymbales suspendues (médium, large, chinoise) et la richesse de couleurs possibles grâce aux divers accessoires qui leurs sont associés (baguettes de marimba, vibraphone ou timbales, balais) qui confèrent à l’oeuvre son atmosphère sonore particulière. J’utilise également les tam-tams en relais avec les cymbales afin de créer des jeux d’échos soufflants et d’amplifier les résonances. Timbales et grosse caisse créent des ronflements graves et profonds. Vibraphone et crotales joués avec archet permettent quant à eux d’obtenir des couleurs sifflantes et de prolonger les résonances. En somme, tous les effets mobilisés au sein du pupitre de percussions contribuent à la recherche d’une pâte sonore venteuse et floue.
Et ce que disent les couleurs du vent du monde d’aujourd’hui, c’est qu’il est déréglé. Le concerto fait en effet partie d’un cycle d’œuvres orchestrales sur les effets du réchauffement climatique. Inlandsis s’inspire de la fonte inquiétante des glaces et Un Monde nouveau - plus optimiste - symbolise l’idée de la reviviscence de la Terre, d’un monde qui se régénère de l’ancien. Des motifs thématiques sont d’ailleurs communs aux trois pièces.