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Frederick MARTIN

UNE ESTHÉTIQUE TENSIONNELLE

Frédérick Martin écrit une musique essentiellement tendue : tessitures et registres extrêmes, organisation méditée des contraintes, exploration des ressources instrumentales à la limite du possible, mobilisation des énergies de l’orchestre en des sonorités éruptives et incandescentes, tels sont les traits qui caractérisent un style d’écriture tout entier concentré sur l’effort. Pourtant rien d’ingrat ni de rebutant dans le résultat audible. La virtuosité d’écriture, qui est manifeste jusqu’au moindre détail de l’instrumentation, obéit à un souci méticuleux d’articulation. Une plastique sonore s’impose à l’écoute, semblant partagée entre la violence transgressive et la volonté d’épure. L’architectonique musicale de Frédérick Martin joint une mobilité effervescente à un élan primordial. Clameurs, stridences, déflagrations scandent une irrésistible dynamique ascensionnelle. Encore le style de l’acier : c’est autour de ce titre emblématique de l’œuvre que se noue un étrange rapport du calcul et de la pulsion, tout de véhémence et de rage froide.

Hugues DUFOURT