Aux confins de l’orage
Details
Instrumentale Familie | Orchester |
Katalogklassifizierungen | Orchestermusik |
Nomenklatur Instrument | Orchestre symphonique |
Gesamtdauer | 00:15:00 |
Herausgeber | Éditions Billaudot |
Cotage | GB10249 |
Gesamtseitenzahl | 66 |
Zyklus / Stufe | Konzert |
Betroffene Öffentlichkeit | Erwachsene |
Jahr copyright | 2021 |
Beschreibung
Aux confins de l’orage est une œuvre qui m’a été inspirée par trois phénomènes transitoires lumineux précédant l’orage. Ils ont lieu en haute atmosphère et sont invisibles depuis la Terre (nous ne pouvons observer que les éclairs). Pour mettre en musique la façon dont je me les représentais, j’ai imaginé des couleurs orchestrales propres à chacun.
Les Sphères jaune-orange sont des disques de lumière se propageant dans l’espace en cercles concentriques. Nés d’un impact électromagnétique dans la ionosphère, ils changent de couleur durant leur propagation en passant du jaune au rouge orangé. J’ai représenté cette transformation par des accord-sphères voyageant d’un pupitre à l’autre. Après l’impact donné aux claviers (harpe, célesta, vibraphone), ils sont d’abord joués par les vents avant de se prolonger au devant de l’orchestre grâce au quatuor à cordes soliste. Se mouvant dans l’orchestre, ils semblent planer au-dessus d’un tapis de cordes céleste et immobile. Ce mouvement lent introduit ainsi sept accord-sphères égrenant les notes du motif fondateur de la pièce. Dans cette couche de l’atmosphère la plus éloignée de nous, la lumière est scintillante mais fragile. Instable, elle vacille et bientôt apparaît une nappe grondante amenant le second mouvement.
D’un agrégat tonitruant naissent les Sylphes rouges, plus bas dans la mésosphère. Ce sont des filaments liquides et incandescents s’écoulant vers la Terre et se résolvant en volutes lumineuses au rouge intense. Joués par les bois aigus, ces fils ne s’arrêtent jamais malgré les déflagrations présageant l’orage (timbales, grosse caisse, vents graves). Cuivres et cordes font entendre en alternance les accord-sphères. Les éléments s’assemblent pour s’embraser en un chant lyrique basé sur le motif inondant l’ouvrage. Le ciel flamboyant rougeoie encore un peu avant de s’apaiser et de retrouver la texture lente et froide du début de l’œuvre.
C’est par un épisode venteux que s’ouvre le dernier mouvement. Sombre et mystérieux avec les couleurs graves de l’orchestre, il fait la transition vers la stratosphère. C’est dans cette couche de l’atmosphère la plus proche de nous que fusent à une vitesse hallucinante les Jets bleus. Aussi brefs que rapides, ces véritables traits fusés de lumière sont joués par les bois teintés de l’éclat des claviers. Au milieu de ce mouvement très vif, un moment suspendu et cosmique apparaît, brève accalmie avant le déchaînement. Le cor reprend le motif des accord-sphères dont la résonance se propage dans les bois puis les cordes avec sourdine. La matière gonfle, rayonne et expose une dernière fois les notes de ce motif dans un choral éclaté à tous les cuivres. Puis, avec une certaine urgence, les fulgurants jets bleus reprennent leur course effrénée. Au fur et à mesure qu’ils se rapprochent de la Terre, la sonorité se fait de plus en plus abrupte et sèche. Enfin, un dernier grondement tumultueux, un ultime coup de tonnerre : c’est l’orage.
Camille Pépin
Liste der Titel
Aux confins de l’orage est une œuvre qui m’a été inspirée par trois phénomènes transitoires lumineux précédant l’orage. Ils ont lieu en haute atmosphère et sont invisibles depuis la Terre (nous ne pouvons observer que les éclairs). Pour mettre en musique la façon dont je me les représentais, j’ai imaginé des couleurs orchestrales propres à chacun.
Les Sphères jaune-orange sont des disques de lumière se propageant dans l’espace en cercles concentriques. Nés d’un impact électromagnétique dans la ionosphère, ils changent de couleur durant leur propagation en passant du jaune au rouge orangé. J’ai représenté cette transformation par des accord-sphères voyageant d’un pupitre à l’autre. Après l’impact donné aux claviers (harpe, célesta, vibraphone), ils sont d’abord joués par les vents avant de se prolonger au devant de l’orchestre grâce au quatuor à cordes soliste. Se mouvant dans l’orchestre, ils semblent planer au-dessus d’un tapis de cordes céleste et immobile. Ce mouvement lent introduit ainsi sept accord-sphères égrenant les notes du motif fondateur de la pièce. Dans cette couche de l’atmosphère la plus éloignée de nous, la lumière est scintillante mais fragile. Instable, elle vacille et bientôt apparaît une nappe grondante amenant le second mouvement.
D’un agrégat tonitruant naissent les Sylphes rouges, plus bas dans la mésosphère. Ce sont des filaments liquides et incandescents s’écoulant vers la Terre et se résolvant en volutes lumineuses au rouge intense. Joués par les bois aigus, ces fils ne s’arrêtent jamais malgré les déflagrations présageant l’orage (timbales, grosse caisse, vents graves). Cuivres et cordes font entendre en alternance les accord-sphères. Les éléments s’assemblent pour s’embraser en un chant lyrique basé sur le motif inondant l’ouvrage. Le ciel flamboyant rougeoie encore un peu avant de s’apaiser et de retrouver la texture lente et froide du début de l’oeuvre.
C’est par un épisode venteux que s’ouvre le dernier mouvement. Sombre et mystérieux avec les couleurs graves de l’orchestre, il fait la transition vers la stratosphère. C’est dans cette couche de l’atmosphère la plus proche de nous que fusent à une vitesse hallucinante les Jets bleus. Aussi brefs que rapides, ces véritables traits fusés de lumière sont joués par les bois teintés de l’éclat des claviers. Au milieu de ce mouvement très vif, un moment suspendu et cosmique apparaît, brève accalmie avant le déchaînement. Le cor reprend le motif des accord-sphères dont la résonance se propage dans les bois puis les cordes avec sourdine. La matière gonfle, rayonne et expose une dernière fois les notes de ce motif dans un choral éclaté à tous les cuivres. Puis, avec une certaine urgence, les fulgurants jets bleus reprennent leur course effrénée. Au fur et à mesure qu’ils se rapprochent de la Terre, la sonorité se fait de plus en plus abrupte et sèche. Enfin, un dernier grondement tumultueux, un ultime coup de tonnerre : c’est l’orage.
Camille Pépin