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Tombeau pour Aliénor

Voix et ensemble baroque

Thierry ESCAICH Olivier PY

Details

Instrument family Orchestra
Catalog classifications Methods
Instrument nomenclature voix et ensemble baroque : flûtes, hautbois, 2 violons, viole de gambe, luth, clavecin et percussion.
Total duration 00:20:00
Publisher Éditions Billaudot
Cotage GB10499

Description

Quelque temps après l’écriture de mon opéra Point d’orgue, créé au Théâtre des Champs-Élysées en 2021, je reviens à l’univers d’Olivier Py à travers la mise en musique de ses écrits poétiques autour du personnage d’Aliénor d’Aquitaine.
Je retrouvai ainsi son écriture subtilement débridée ainsi que ses vers enfiévrés balayés par un mysticisme teinté de sensualité, destinés à explorer les errances hallucinées de l’âme de cette reine au destin tragique.
Est-ce une cantate ? Est-ce une suite de chansons ? Un peu des deux sans doute. La seule chose certaine est qu’il en résulte un portrait en sept tableaux souvent assez contrastés mais reliés entre eux par des transitions ou interludes instrumentaux. C’est donc un voyage poétique dans lequel on embarque et où la voix nous guide, tantôt chantée, tantôt parlée ou déclamée à travers les sept poèmes que j’ai souhaité garder de l’auteur.
Ainsi les brumes sombres et énigmatiques d’Ouverture se dissipent afin de laisser place au second tableau, Soupir, dans lequel les accents « jazzy » parsemés de contrepoints baroques déchaînent et s’échouent dans Théâtre, dont l’expression grinçante surprend et inquiète.
Survient alors Dimanche avec sa clarté sereine et son doux balancement qui se métamorphose peu à peu en ensoleillement éclatant, puis Carpe Diem et Stabat Mater qui nous font replonger dans un questionnement intérieur peuplé de mélodies grégoriennes presque obsédantes, teintées de chromatismes pleins de noirceur.
Enfin, touche finale à cette exploration de l’âme humaine, Azur semble nous ramener à cette « voix de marbre » déchirant le silence profond qui ouvrait la pièce.
Mais une autre lecture se superpose à cette suite poétique lorsqu’apparaissent les interludes au nombre de trois qui introduisent des bribes des Pavane et Chaconne de Purcell. Ils surgissent d’abord comme des ombres à peine reconnaissables, se dessinant peu à peu au fil des interludes, se superposant progressivement aux différents climats poétiques, jusqu’à apparaître enfin dans leur forme originelle à l’issue du Stabat Mater, avant d’être à nouveau désintégrés et réintroduits dans le matériau thématique de la cantate. Les deux univers que quelques siècles semblent séparer, celui de Purcell et le mien, se retrouvent imbriqués comme s’ils se prolongeaient l‘un et l’autre.