A Dream for Artemis
Version orchestrale
Details
Instrument family | Saxophone |
Catalog classifications | Saxophone and orchestra or ensemble |
Instrument nomenclature | saxophone quartet and orchestra (2.2.2.2 - 4.2.0.0 - timb, 3 perc, hp and strings) |
Total duration | 00:23:00 |
Publisher | Éditions Billaudot |
Collection | Quatuor ELLIPSOS |
Cotage | GB10536 |
Languages | French, English |
Cycle / Level | concert |
Copyright year | 2024 |
Copyright year | 2024 |
Description
Il était une fois une petite planète bleue, singulière, sur laquelle vivait une espèce fascinée par les beautés de l’univers qui l’hébergeait. Cette espèce tentait de regarder toujours plus loin pour repousser l’horizon des possibles et toucher du doigt le mystère de son origine. L’exploration de mondes inconnus lui semblait si vitale qu’elle en oubliait la préservation de son propre habitat.
Cette espèce, unique et insignifiante dans le cosmos, emplie de paradoxes, c’est la nôtre : l’Humanité.
Alors que la Nasa prépare une nouvelle exploration humaine de la Lune, près d’un demi-siècle après le premier pas de Neil Armstrong, nos yeux vont de nouveau suivre les aventures et les traits de lumière de la mission Artemis, petite sœur et héritière du légendaire programme Apollo.
A Dream for Artemis est un concerto pour quatuor de saxophones pensé comme un hommage à la conquête spatiale de 1957 à nos jours.
La mission Artemis comptera à son bord quatre spationautes.
4 spationautes : 4 saxophonistes explorateurs de l’univers sonore. 4 instruments de métal rutilant pour une fusée et un rêve commun.
L’œuvre débute dans une atmosphère de grande excitation. Nous sommes à Cap Canaveral, juste avant le lancement d’Apollo 11 le 16 juillet 1969 : « Before the Moon Rush ». Des milliers de personnes de toutes cultures et de tous milieux sont réunis pour assister à cet évènement qui marquera l’histoire, le premier pas d’un humain hors de son berceau terrestre.
Des musiques aux caractères contrastés s’enchaînent, les thèmes s’entremêlent toujours davantage, à l’image de cette foule chamarrée. Oscillant entre l’anxiété des ingénieurs de la Nasa et l’impatience des spectateurs passionnés, la musique emplit Cap Canaveral et l’ensemble de ce mouvement d’une ahurissante effervescence portant espoirs et rêves.
Le compte à rebours s’égraine, la navette spatiale va s’élever : « Ignition Sequence starts ». Nous sommes quelques décennies après l’histoire du premier mouvement, en janvier 2003, toujours à Cap Canaveral. La navette Columbia s’envole pour son dernier voyage. Des grondements de multiphoniques de saxophones accompagnent la folle accélération de la navette vers l’espace. Une fois la gravité terrestre vaincue, c’est l’apesanteur, tout semble s’arrêter. L’extase saisit les spationautes devant la merveilleuse vision de notre planète observée depuis les mondes des étoiles.
Le retour sur Terre est malheureusement fatal aux spationautes. Le bouclier thermique de Columbia, détérioré lors de la phase de décollage, ne résiste pas à la rentrée dans l’atmosphère. C’est le drame planétaire et médiatique.
Sur Terre, c’est d’abord la sidération, évoquée par une angoissante suspension du temps et un rappel du thème de l’apesanteur. Les familles des spationautes retiennent leur souffle en ne voyant pas arriver la navette. Le mouvement s’achève par un terrible fracas musical illustrant le choc et l’horreur suscités par la destruction de Columbia.
Cette tragédie s’est déroulée le 1er février 2003.
Le troisième mouvement est le chant de déploration des spationautes disparus. Leurs âmes semblent flotter en orbite autour de la Terre. Elles se mêlent aux débris spatiaux, ces fragments de matière qui sont les signes précurseurs de la pollution de l’espace par l’humanité. Ces âmes sont au nombre de quatre. « 4 Soul Space Debris haunting LEO » (low Earth orbit).
Elles entament une douce mélodie emplie de mélancolie qui dialogue avec le thème principal du premier mouvement.
Ces âmes errantes sont celles des spationautes décédés au cours des missions spatiales. Leur chant se fait de plus en plus lyrique et puissant, car il est aussi celui de l’espoir : l’équipage de Columbia n’est-il pas aujourd’hui une magnifique source d’inspiration pour les futurs navigateurs qui prendront bientôt place dans la fusée Artemis ?
Peu à peu les saxophones se taisent, l’écho du chant de ces âmes errantes s’éteint, mais il reste gravé dans notre souvenir.
Le dernier mouvement fête le départ d’Artemis 3, la fusée qui doit emmener nos quatre spationautes jusqu’à la Lune. Sur un rythmique effrénée à 7 temps, Artemis s’envole et semble danser jusqu’au site d’alunissage du module Orion situé sur le pôle Sud de notre satellite naturel. Ce voyage est-il un prélude à de futures expéditions au sein du Système solaire ? La mission Artemis nous permettra peut-être de repousser encore les limites de notre univers exploré : « Artemis to the Highest Frontier ».
Alors que tant de défis nous attendent sur Terre, il peut paraître paradoxal voire nuisible de consacrer autant d’efforts à un programme spatial.
Cependant, ce besoin d’exploration et de découverte semble indissociable de notre nature humaine. Peut-être ne serions-nous plus tout à fait des êtres humains si nous ne regardions plus vers l’Ailleurs et ne cherchions pas à percer les mystères de l’Univers et de nos origines.
Alors, levons les yeux vers le ciel et rêvons avec Artemis et ses quatre spatio-saxophonistes.
Je remercie tout particulièrement mon ami l’astrophysicien Jean-Philippe Uzan, qui a conçu la trame narrative de ce concerto et qui a su merveilleusement me partager son rêve d’Artemis.
Merci également au quatuor Ellipsos d’avoir cru en ce rêve. Faites bon voyage vers la Lune !
Des textes inédits de l'astrophysicien Jean-Philippe Uzan sont en prélude à chaque mouvement. Ils ont inspiré la composition de A Dream For Artemis et peuvent éventuellement être déclamés par un récitant ou l'un des solistes au cours de l'exécution de l'œuvre.