Sphaera
Partition et matériel
Details
Instrument family | Orchestra |
Catalog classifications | Choruses with orchestra or ensemble |
Instrument nomenclature | choeur et orchestre (2.2.3.2 - 2.2.3.0 - timb, 3 perc, pno-cel et cordes) |
Total duration | 00:14:00 |
Publisher | Éditions Billaudot |
Cotage | GB8288 O |
Musical style | Contemporary |
Description
> Commande de l’Orchestre et du Chœur des Universités de Paris et de l’ARIAM Ile-de-France
> Création le 24 mai 2007, au Grand Amphithéâtre de la Sorbonne, Paris (France), par l’Orchestre et le Chœur des Universités de Paris, sous la direction de Pierre Calmelet
Sur des extraits d’un poème latin de Richard Crashaw.
---
" Les langues mortes m’ont toujours paru posséder un pouvoir magique et mystérieux.L’abstraction des mots, débarrassés du sens, provoque un imaginaire mythique qui redonne à la langue parlée sa puissance évocatrice. Les mots deviennent musique et la musique naît de la sonorité des mots plus que de leur signifiant. Elle n’illustre plus, elle se fond dans un langage commun de sensations.
Avec Sphaera j’ai voulu poursuivre ce travail sur les langues antiques que j’avais commencé avec Athanor (oratorio chanté en grec ancien, en latin et en français) en prenant cette fois un texte latin du XVIIème siècle de Richard Crashaw. Ce poète anglais a écrit en néo-latin une extraordinaire description d’une sphère cosmique, qui englobe la totalité de l’univers et reflète en même temps le néant. Pour cela il utilise tous les procédés stylistiques (anaphores, épiphores, parallélismes, antithèses...) qui rendent l’enivrement des images et des mots. Son poème mêle baroque échevelé et folie surréaliste.
Sphaera est écrit pour choeur mixte et orchestre. A la nomenclature classique (vents par deux) s’ajoutent des percussions diversifiées (dont un sistre et des métaux résonnants) et un piano qui soutiennent les moteurs rythmiques. Ma partition se construit en trois sections enchaînées entièrement posées sur une pédale
harmonique de Fa# et développées autour d’un motif qui se métamorphose de
nombreuses fois.
Après une introduction où la machine rythmique se met en mouvement,le thème principal de la sphère tournoyante éclate à l’orchestre. Il est suivi du long cortège de Cypris jaillissant des eaux (une des nombreuses métaphores de la sphère), la musique se déployant progressivement jusqu’au fortissimo d’une danse à la pulsation sauvage. La section centrale (“Floris diluvio vagi”), plus calme, fait place aux enlacements contrapuntiques du choeur colorés par les sonorités irrisées de l’orchestre (avec les harmoniques de cordes et le celesta). Dans la dernière section les ostinati des cordes et du piano soutiennent le déluge d’adjectifs du poème entrecoupé par les acclamations fortissimo à la sphère. La coda est un grand crescendo enivrant qui culmine sur les acclamations (“sphaera”) inlassablement répétées jusqu’à la transe.
(Guillaume Connesson)