Paysages d'ombres

Œuvre contemporaine originale pour flûte, alto et harpe.
Co-commande de Marie-Pierre Langlamet et de la Stiftung Berliner Philarmoniker.

En deux mouvements indépendants, l’œuvre traverse plusieurs climats introspectifs, dans des tonalités sombres ou douces-amères.

Dans le premier mouvement, j’ai imaginé une succession de brefs tableaux s’enchaînant les uns aux autres par tuilages successifs. On passe d’un climat sombre (harpe dans les graves, canons entre les deux autres instruments) à une complainte archaïsante de la flûte que vient souligner une ornementation baroquisante, puis à un épisode plus ambigu où des cloches stylisées se répondent sur fond de rideau de pluie. Après un passage plus hypnotique qui repose sur des mesures irrégulières, la plupart des thèmes entendus au cours du mouvement s’interpénètrent par bribes, en forme de réminiscences. Suit un second mouvement d’une lenteur quasi crépusculaire, qui décline un thème constitué d’intervalles volontiers disjoints, presque weberniens (quartes parfois augmentées, septièmes souvent majeures), mais dans un contexte tonal élargi. C’est la combinaison de ce profil mélodique anguleux à un rythme harmonique très lent qui confère à ce mouvement son atmosphère en demi-teinte.