La Source d’un regard
Partition et matériel
Détails
Famille instrumentale | Orchestre |
Classifications catalogue | Musique symphonique |
Nomenclature instrument | 4.3.4.3 - 4.4.3.1 - hp, 3 perc, timb et cordes |
Durée totale | 00:16:00 |
Éditeur | Éditions Billaudot |
Cotage | GB8401 O |
Description
> Commande de l’Orchestre Royal du Concertgebouw d’Amsterdam et de l’Orchestre de Philadelphie
> Création le 8 novembre 2007, au Concertgebouw (Amsterdam, Pays-Bas), par l’Orchestre Royal du Concertgebouw, sous la direction de George Benjamin
---
Si Marc-André Dalbavie n’a pas été l’élève d’Olivier Messiaen (1908-1992), il reconnaît cependant sa dette envers ce compositeur qui l’a profondément marqué. Conçue comme un “Tombeau”, La Source d’un regard fut créée lors d’un concert du Concertgebouw d’Amsterdam en hommage à Messiaen ; on y entendit des extraits de La Nativité du Seigneur, Les Offrandes oubliées et Chronochromie.
Dalbavie n’est pas seulement attiré par les aspects harmoniques et rythmiques de Messiaen. Il s’intéresse de plus en plus à sa dimension mélodique, et notamment à la façon dont sont stylisées des mélodies de plain-chant. Avec La Source d’un regard, il atteste son attachement à l’idée d’une thématique nettement identifiable. On perçoit ainsi plusieurs motifs mélodiques qui sont ensuite “soumis à un processus d’érosion”. À l’inverse, quatre accords empruntés aux Vingt Regards sur L’Enfant-Jésus émergent progressivement.
Comme dans le Concerto pour flûte, les éléments horizontaux donnent naissance à des configurations verticales : des accords caractéristiques de la recherche d’une “nouvelle consonance” qui préoccupe Dalbavie depuis plusieurs années. La partition adopte une forme en arche qui, selon l’aveu du compositeur, s’enracine dans la musique de Debussy. Elle commence par une longue plage méditative, ample chant funèbre émaillé de scansions plus vigoureuses, prolongées par des effets de résonance. Mais à l’arrière-plan, on distingue parfois des frémissements fiévreux qui semblent présager l’agitation de l’épisode central. De courte durée, cette fébrilité conduit à un sommet expressif, au lyrisme tendu, avant de retrouver le climat contemplatif initial. Dans les dernières pages, la répétition aux cuivres d’un puissant motif de trois notes, ponctué par de violents accords, sonne comme d’ultimes sursauts, dont la trace se dissout dans le silence.