Medea
Monologue pour soprano et ensemble
Détails
Famille instrumentale | Musique de Chambre |
Classifications catalogue | Quatuors : autres formations |
Nomenclature instrument | Soprano, clarinette, violoncelle et piano |
Durée totale | 00:30:00 |
Éditeur | Éditions Billaudot |
Cotage | GB7859 O |
Style musical | Contemporain |
Description
> Création le 4 novembre 2004, au Grand Théâtre de Reims (France), par Alexia Cousin (soprano), sous la direction de Guillaume Connesson
Texte de Jean Vauthier
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" A partir de la scène finale de la Medea de Jean Vauthier, j'ai conçu un vaste monologue pour soprano dramatique, clarinette, violoncelle et piano. Toute ma partition est parcourue par l'expressionnisme sanglant de cet infanticide sans équivalent et j'ai voulu rendre par ma musique l'univers terrifiant de la folie dont Medea est prisonnière. Les changements brusques de caractères passant de la berceuse au grand lyrisme et de la plainte solitaire à l'hystérie vocale tentent de rendre l'instabilité tragique du personnage. La clarinette ouvre la pièce sur un hurlement lointain et elle énonce le thème de la haine pour Jason. Pendant toute l'oeuvre,la clarinette sera la voix de cette vengeance. Après un récitatif très calme de Médée, une lente progression s'instaure, entièrement construite sur le thème de la haine qui rôde dans les basses du piano. La musique devient de plus en plus agressive et l'harmonie se tord sous la douleur.
Pendant le meurtre du premier enfant le violoncelle gémit dans le suraigu. Un calme étrange revient et la musique se fait presque sucrée et doucereuse. Le deuxième meurtre est soutenu par des élans plus lyriques que torturés, les accents deviennent triomphants : Médée a définitivement basculé dans la folie. Quand elle s'adresse à Jason c'est un dialogue intense qui s'instaure entre la soprano et le violoncelle solo. Enfin la scène se termine par une mécanique de boîte à musique qui se ralentit pendant que le chant s'évanouit dans un souffle. Le triomphe immoral de Médée s'accompagne inévitablement de sa destruction intérieure et si le texte exulte, la musique est peu à peu rongée par le silence jusqu'à la dernière mesure. "
(Guillaume Connesson)