Melancholia

Commande de l’orchestre de Picardie, Melancholia est une pièce symphonique en deux mouvements contrastés : aux clouds du premier s’opposent les clocks du second.

Le premier mouvement maintient une certaine fixité harmonique et engendre un climat de torpeur, à peine dissipé par des interventions instrumentales — babils des bois, solos de cordes — et par les changements d’éclairage et de textures qui en résultent. Si ce mouvement favorisait la couleur, le second privilégie le dessin géométrique, déroulant en vagues toujours renouvelées des semblants d’arabesques pop, dont le déhanchement crée une apparence de houle. Les répétitions insistantes et les boucles giratoires entraînent, comme chez Steve Reich, un effet quasi-hypnotique. Par ce kaléïdoscope d’harmonies fluctuantes, j’ai cherché à suggérer une chorégraphie imaginaire.

Quant au titre Melancholia, il se veut tant un clin d’œil au film de Lars von Trier qu’à la gravure sur cuivre Melencolia d’Albrecht Dürer.

(Karol Beffa)