Sonate

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Dédiée à Marie-Anne Etienne, son épouse et ancienne élève de Marguerite Long au Conservatoire de Paris, et créée par sa dédicataire en novembre 1949 à la Radiodiffusion suédoise, cette sonate se compose de trois mouvements. Le premier est un vif Allegro à 4/4 concentré dans la tessiture médiane du piano et présentant une mosaïque de styles, depuis les mélodies faussement populaires à la manière de Poulenc aux étrangetés polytonales proches de l'écriture de Milhaud en passant par des accords complexes évoquant le monde de Messiaen. Toujours dans l'esprit de Poulenc, le second, un Andante méditatif à 12/8 et 4/4 déroule une mélopée nostalgique marquée par le rythme de sicilienne et accompagnée de multiples éclairages harmoniques, mélange d'accords classiques et d'agrégats, ou de riches contrepoints laissant chanter les deux mains tour à tour. Enfin, le troisième mouvement, Allegro à 12/8 d'esprit scherzandodans une couleur de La Majeur et de forme rondo, s'articule autour d'un refrain en forme d'élégante barcarolle. Wissmer marque ici à la fois son allégeance à la tradition française - vastes accords inspirés de Debussy et Messiaen, génie de la mélodie colorée proche de Poulenc, inventivité rythmique rappelant Roussel- et son originalité à travers l'usage de la polytonalité, les enchevêtrement contrapuntiques, les mélodies diatoniques et les touches d'humour dans une juxtaposition d'atmosphères à la confluence des mondes tonal, modal et chromatique.

(Cécile Auzolle)