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En raison des fêtes de fin d'année, les expéditions de notre entreprise connaîtront un ralentissement entre le 24 décembre et le 2 janvier. Nous vous souhaitons de très belles fêtes de fin d'année.

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Raoul LAY

Raoul Lay est né le 21 février 1964 à Marseille. Humaniste dans l’âme, il allie une solide formation scientifique à des études littéraires et philosophiques.

Son éducation musicale n’est pas non plus monochrome. Pianiste accompli, il étudie aussi le chant, l’harmonie, la direction de choeur ainsi que la composition dans la classe de Georges Boeuf au Conservatoire National de Région de Marseille, dont il sort, en 1994, lauréat d’un premier prix décerné à l’unanimité. Un temps attiré par l’enseignement, musicologue et professeur agrégé, il abandonne cette voie pour se consacrer exclusivement à la composition et à la direction d’orchestre. Il perfectionne son art de diriger aux côtés de Peter Eötvös à Szombathely (Hongrie), à Darmstadt, au Centre Acanthes, et conduit de nombreuses formations symphoniques. Il fonde, en 1994, l’Ensemble Télémaque dont il demeure le chef permanent. A la tête de cette formation, il diffuse les musiques d’aujourd’hui et se trouve à l’origine de nombreuses créations en France et à l’étranger.

Raoul Lay est à ce jour l’un des rares compositeurs à faire le lien entre l’essence et l’expérience, l’abstraction du cabinet de création et la matière sonore vivante. Ses premiers opus attirent l’attention des jurys de concours, notamment L’Ombre autour du temps (Finaliste Gaudeamus Music Week 94) qui révèle son sens du timbre et un lien puissant à Ligeti comme à la seconde école de Vienne.

Mais sa passion pour l’opéra et le Lied conduit très tôt Raoul Lay à composer pour la voix, instrument qui occupe une place de choix dans son catalogue. Ses mélodies pour voix et ensemble instrumental comme Life (1996) ou Wanderlied (2002) témoignent d’un engouement pour le geste vocal opératique, théâtralisé, pour son lyrisme primal. Ici, la facture affiche des références clairement historiques, littéraires, musicales, le discours s’ancre dans la culture occidentale, de Shakespeare à Schumann ou Schönberg.

Depuis Life et surtout La Croisée des Songes (Mention spéciale au Repubblica di San Marino International Competition 99), Raoul Lay s’est engagé dans une voie résolument postmoderne. Pour lui, la musique n’est plus simplement l’objet de spéculations autour des paramètres du son. Elle doit dire l’essentiel, parler à la mémoire, à l’inconscient, elle doit être expressive. Cette esthétique que l’on pourrait aussi qualifier de néo-lyrique éclaire, entre autres, la musique de son opéra La jeune fille aux mains d’argent composé en 2001 sur un texte d’Olivier Py. Cet esprit romantique qui privilégie l’émotion brute se diffuse aussi dans sa musique de chambre, dès sa sonate virtuose L’éloge du secret (1999) ou encore dans son concerto de chambre pour trombone La nuit parle encore (2000). Ses constructions subtiles intègrent un sens inné de la théâtralité.

Raoul Lay manifeste, par ailleurs, une volonté (teintée d’ironie) de renouer avec les outils fondamentaux du compositeur : le crayon, la gomme et le papier musique… sans démagogie, ni progressisme de façade. Son oeuvre n’en demeure pas moins résolument moderne,
forcément singulière et d’une rare séduction.

L’expression populaire, à l’image de Kagel pour Variétés, sert de moteur à son invention pour Le Souvenir du Tigre (2003-2004) et son tango revisité. Soucieux du croisement des arts, il bâtit, pour le Ballet d’Europe de Jean-Charles Gil, une suite symphonique Mireille (2004) suivant le fil narratif de l’opéra de Gounod et, dans Flûte (2005) pour la chorégraphe Nathalie Pernette, bouscule Die Zauberflöte de Mozart au gré d’une orchestration singulière, sans voix et à contre emploi.

C’est au théâtre que Raoul Lay trouve son expression naturelle et rencontre de nombreux publics. Pour la jeunesse, il puise à la source des contes de Grimm, adapte La jeune fille aux mains d’argent pour comédien, chœur et marionnettes (2005) et, dans le même esprit, avec La mort marraine (2008), développe une palette sonore sensuelle et moderne, résout une équation mariant des conceptions d’avant-garde avec le succès populaire. Pour le cirque Plume de Bernard Kudlak, il conçoit Le cabaret des valises (2008) : des tableaux sonores qui font écho au ballet des clowns et des acrobates. Dans son opéra en un acte La boucherie blême (2010), le compositeur renoue avec les traditions de l’opérette de l’esprit « Années-folles » : son « assaut érotique » et cocasse se pare d’une facture atonale, teintée de résurgences harmoniques, de piano-préparé, au fil d’une structure mélodico-rythmique préhensible. Avec Jekyll (2012), « Magnum Opus » tenant à la fois de l’opéra philosophique, du théâtre et de la danse, le musicien initie une œuvre au noir flirtant avec un Requiem. Autre personnage sombre et énigmatique que ce Fantômas (2012) porté à l’écran par Louis Feuillade ! Si la toile était muette en 1913, l’orchestre de Raoul Lay ne l’est pas et tisse une texture actuelle en phase avec la bobine noir et blanc. L’artiste ne néglige pas les genres plus « classiques » comme son Glam Concerto (2010) en hommage à Kagel ou la chambriste Ode à Victor (2012), élégie intime dédiée à la figure paternelle du musicien.

Ses opus sont aux programmes des festivals “Présences” à Paris ou à la “Casa Vélasquez” à Madrid, au festival d’île de France, dans le réseau des scènes nationales, dans les opéras de Bordeaux et Limoges, en Belgique, aux Pays-bas, en Italie, Espagne, Pologne et jusqu’au festival d’Okinawa (Japon).

Raoul Lay reçoit les commandes de l’Opéra National de Bordeaux, de l’Yonne-en-scène, du Manège de Mons, du GMEM, de Radio France, de l’Orchestre Philharmonique de Marseille, du Concours International d’Instruments à Vent de Toulon, du conservatoire de Thionville…

Lauréat de la Fondation Beaumarchais, il a obtenu le Prix de la SACEM en 1994 et le prix Paul-Louis Weiller de l’Académie Française, en 1998, pour l’ensemble de son travail de compositeur. En 2007 il a obtenu une Commande d’état pour « Le cabaret des valises ».


Jacques Freschel, critique musical, journaliste, Agrégé de musicologie

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> Créations

09/02/18
LE BARON DE M., opéra de chambre pour 2 chanteurs, 2 comédiens et ensemble instrumental
Livret de Charles-Éric Petit et Raoul Lay
Ensemble Télémaque - Dir. : Raoul Lay
Mise en scène : Louise Moaty et Florence Beillacou
Théâtre Municipal de l’Odéon - Marseille - France

Concerts

Les œuvres composées par Raoul LAY

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Discographie

LA MORT MARRAINE (livre CD), conte musical pour récitant et ensemble instrumental
D’après « Monstres et bouts de chandelles », conte de J. et W. Grimm
Adaptation du texte et musique de Raoul Lay
Illustrations extraites du spectacle par Agnès Mellon
Ensemble Télémaque
Direction : Raoul Lay

Gérard Billaudot Editeur GB9027


LIFE, monodrame pour baryton et ensemble
SUITE DE LA JEUNE FILLE AUX MAINS D’ARGENT, pour soprano, mezzo-soprano (ou contre-ténor), baryton (ou ténor) et ensemble
WANDERLIED, 3 mélodies pour soprano et ensemble instrumental
L’ELOGE DU SECRET, pour violon et piano

Brigitte Peyré & Agatha Mimmersheim (sopranos)
Richard Rittelmann (baryton)
Alain Aubin (contre-ténor)
Ensemble Télémaque
Direction : Raoul Lay

Enregistrement Zig-Zag Territoires ZZT 040202