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En raison des fêtes de fin d'année, les expéditions de notre entreprise connaîtront un ralentissement entre le 24 décembre et le 2 janvier. Nous vous souhaitons de très belles fêtes de fin d'année.

Serge NIGG

SERGE NIGG (1924–2008)

Serge Nigg est né le 6 juin 1924 à Paris. Il entre à 17 ans au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris (1941) dans la classe d'Olivier Messiaen pour l'harmonie puis dans celle de Simone Plé-Caussade pour le contrepoint et la fugue.

Il en sort en 1945 et rencontre René Leibowitz qui l'initie à la technique dodécaphonique. Mais, dès 1943, ses premiers ouvrages sont exécutés en concert - ainsi, le "Concerto pour piano et instruments à vent", le "Concerto pour piano et orchestre à cordes" (concerts de "La Pléïade" avec l'Orchestre National au Théâtre des Champs-Élysées), la "Première sonate pour piano". Alors qu'il n'a que 19 ans, sa première oeuvre d'orchestre est exécutée par l'Orchestre National (sous la direction de R. Désormières, 1944) : c'est le poème symphonique "Timour".

Il écrit en 1946 ce qui peut être considéré comme la première oeuvre rigoureusement dodécaphonique conçue en France : les "Variations pour piano et 10 instruments" que l'auteur joue lui-même en soliste au cours du 1er Festival International de Musique Dodécaphonique organisé à Paris en 1947 par R. Leibowitz. L'oeuvre est reprise à Londres, Bruxelles, au Festival de la S.I.M.C. à Palerme, en 1949.

Puis viennent les "Quatre mélodies sur des poèmes de Paul Eluard", le ballet "Billard" commandé par le Holland-Festival et créé en 1950 à l'Opéra d'Amsterdam, le poème symphonique "Pour un poète captif" (création au Festival de Mai de Prague, par la Philharmonie de Prague, direction Karel Ancerl, 1951).

N'éprouvant nul goût pour les recherches purement abstraites et formelles, il s'éloigne dès 1950 de la technique sérielle qui a tendance chez les jeunes musiciens de l'époque, à dessécher et à stériliser l'inspiration.

Certaines oeuvres peuvent être considérées comme une réaction vive contre des règles trop étroites :
- le "Premier concerto pour piano et orchestre" (1954) créé au Théâtre des Champs-Élysées par l'Orchestre National (sous la direction de A. Cluytens avec P. Barbuzet en soliste) et repris notamment à Strasbourg, Marseille, au Festival de Vichy, à Prague, aux Concerts Lamoureux, etc. (Grand Prix du Disque de
l'Académie Charles Cros, 1957) ;
- le "Concerto pour violon et orchestre" créé au Théâtre des Champs-Élysées par son dédicataire Christian Ferras et l'Orchestre National en 1960. De nombreuses exécutions en seront données par C. Ferras, notamment au Festival de Besançon, à Rome, Paris, Minneapolis, New-York (Carnegie-Hall), Genève, Lausanne, etc... (Grand Prix du Disque, 1967) ;
- Le "Concerto pour flûte et orchestre à cordes" (créé par son dédicataire Jean-Pierre Rampal au Festival de Vichy, en 1960).

Vers les années 60 s'annonce une nouvelle période se caractérisant par une technique dodécaphonique retrouvée, mais de laquelle toute sécheresse, tout systématisme semblent devoir être exclus. C'est cette période d'équilibre où les problèmes de la "langue musicale", du vocabulaire, de la syntaxe paraissent en voie de résolution qui voit naître les oeuvres de "maturité" :
- la "Jérôme Bosch-Symphonie", inspirée par le tryptique du peintre hollandais : "Le jardin des délices terrestres". Commandée par le Festival de Strasbourg, l'oeuvre y est exécutée en 1960. Elle sera reprise notamment à Baden-Baden, Paris, Bruxelles, Strasbourg. Le grand prix du Disque couronnera son enregistrement (Académie du Disque Français).
- En 1961, le fameux groupe "Les Percussions de Strasbourg" est fondée dans la capitale de l'Alsace par six instrumentistes exceptionnels. A cette occasion et pour son premier concert public, la radio commande à Serge Nigg un ouvrage destiné à mettre en relief la virtuosité de l'Ensemble. Ainsi voit le jour "Histoire d'oeuf", conte musical tiré de l' "Anthologie nègre" de Blaise Cendrars, écrit pour six percussionnistes, deux récitants, piano et célesta. L'oeuvre sera diffusée dans de très nombreux pays et traduite en plusieurs langues (anglais, finlandais, serbo-croate pour les exécutions au Festival de Zagreb, allemand pour les Radios de Berlin, Hambourg, Franckfort, Cologne, Sarrebrück).
- Commande du Festival de Strasbourg, le "Chant du dépossédé", pour baryton, récitant et orchestre, est conçu à partir de "notes poétiques" de Stéphane Mallarmé (publiées sous le titre "Pour un tombeau d'Anatole", en 1961). Elles furent inspirées au poète par la mort de son fils emporté par la maladie à l'âge de huit ans, en 1879. L'oeuvre a été créée à Strasbourg en juin 1964. L'enregistrement est couronné par l'Académie du Disque Français.
- "Visages d'Axël", ouvrage symphonique en deux parties, est composé entre 1965 et 1967. Commande du Festival de Besançon, il est créé dans cette ville le 4 septembre 1967 par Antal Dorati. Il connaîtra de nombreuses exécutions à Paris, Luxembourg, Palerme, Hanovre, Oslo, Québec, Katowice, au Festival de Mexico, au Festival de Graz, à Strasbourg, Reims, Toulouse, à la Philharmonie de Léningrad, Lyon, Nantes, Angers... L'enregistrement recevra deux fois le Grand Prix du disque : à l'Académie Charles Cros, et à l'Académie du Disque Français.
- "Fulgur", commande de l'Etat, est créé à Paris par Charles Bruck à la tête de l'Orchestre Philharmonique de la Radio. L'oeuvre est inspirée du livre d'Antonin Artaud, "Héliogabale ou l'anarchiste couronné". Après Paris, elle est reprise à Sydney et Melbourne. Jean Martinon en donne une version télévisée en France, avec l'Orchestre National, puis l'emmène en tournée en Pologne avec le même orchestre. J.C. Casadesus la dirige à la Philharmonie de Moscou, puis à celle de Riga en novembre 1970. Après l'Orchestre Philharmonique des Pays de Loire (Nantes et Angers) dirigé par ce dernier chef, Michel Plasson reprend l'oeuvre à Toulouse.

Parmi les oeuvres qui vont suivre, retenons :
- le "Deuxième concerto pour piano et orchestre", commande du Festival de Strasbourg, créé en cette ville, avec le pianiste Bernard Flavigny en 1971. La création parisienne a lieu en 1973, avec l'Orchestre National, direction : K. Masur, pianiste M. Haas ;
- "Les fastes de l'imaginaire", ouvrage symphonique commandé par Serge Baudo, à l'occasion de la présentation au Théâtre des Champs-Élysées de l'Orchestre Philharmonique de Lyon, en 1974 ;
- "Mirrors for William Blake", symphonie avec piano, dont le Nouvel Orchestre Philharmonique de Radio- France donne la première exécution sous la direction de G. Amy, avec l'auteur en soliste à la Maison de Radio-France, en 1979.

A l'occasion d'une grande tournée aux U.S.A. entreprise par Michel Plasson en 1981, ce chef commande à Serge Nigg une oeuvre symphonique : ce sera "Million d'oiseaux d'or" (titre emprunté à Arthur Rimbaud) dont la première mondiale aura lieu au Symphony-Hall de Boston. L'ouvrage aura dix exécutions dans les grandes villes des Etats-Unis dont Washington (Kennedy Center) et New-York (Carnegie Hall). Michel Plasson la dirigera à nouveau à la fin de la même année à la tête de l'Orchestre de Paris.

Citons parmi les ouvrages composés depuis :
- le "Quatuor à cordes" (1982) enregistré par le Quatuor Enesco qui obtient en 1989 le Grand Prix du Disque de l'Académie du Disque Français : "Grand Lauréat" pour musique de chambre ;
- la "Troisième sonate pour piano" (1984) ;
- "Du clair au sombre", un cycle vocal pour soprano et orchestre de chambre sur des poèmes de Paul Eluard (1986) ;
- "Arioso", pour violon et piano, commande du Concours International Marguerite Long - Jacques Thibaud, en 1987 ;
- le "Concerto pour alto et orchestre", pour le Concours International d'Interprétation Musicale de Reims, en 1988 ;
- le "Poème pour orchestre", commande de la Communauté des Radios Publiques de Langue Française. L'oeuvre a été créée au Palais Montcalm sous la direction de S. Streatfield et redonnée à Toronto le mois suivant.
- La "Sonate pour piano et violon" (1994), commande de Radio-France. L’œuvre a été créée au grand Auditorium de Radio-France le 16 décembre 1995.
- "Tumultes", pour piano, commandée par le Concours International Marguerite Long – Jacques Thibaud en 1998.
- le "Deuxième concerto pour violon et orchestre", commande de l’Orchestre National du Capitole de Toulouse et de Musique Nouvelle en Liberté. L’œuvre a été créée le 30 novembre 2000 par Raphaël Oleg et l’Orchestre National du Capitole de Toulouse sous la direction de Michel Plasson.

En 1956, Serge Nigg est nommé au Comité de la Radiodiffusion Française. En 1967, il entre à la direction de la Musique où il est chargé par Marcel Landowski de l'inspection des Théâtres Lyriques Français. Il y restera jusqu'en 1982. A cette date, lui est confiée, au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, la classe d'instrumentation et d'orchestration nouvellement fondée. Il est appelé, en 1982, à la Présidence de la Société Nationale de Musique fondée en 1871 par Camille Saint-Saëns. C'est au sein de cette société dont le rôle s'est révélé historique, que furent créés pendant des dizaines d'années la plupart des chefs d'oeuvres de l'Ecole Française.

Serge Nigg est titulaire de nombreux prix : le Prix Italia (Venise 1958) ; le Grand Prix de la Communauté Radiophonique des Programmes de Langue Française (Montréal, 1963) ; le Grand Prix Musical de la Ville de Paris (1974) ; le Grand Prix de la S.A.C.E.M. pour l'ensemble de son oeuvre (1978) ; le Prix Florence Gould, à deux reprises (Académie des Beaux-Arts, en 1976 et 1983) ; le Prix René Dumesnil en 1987 également décerné par l'Académie des Beaux-Arts, le Prix de la Meilleure Création Contemporaine S.A.C.E.M. 1991. En 1989, il est élu membre de l'Institut. En 1995, il est président de l’Institut et de l’Académie des Beaux-Arts.

Les œuvres composées par Serge NIGG

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Discographie

1957

Premier Concerto, pour piano et orchestre
Orchestre National de la Radiodiffusion Française
Dir : A. Cluytens
Sol : P. Barbizet
Columbia FCX 500
Grand Prix du Disque de l'Académie Charles Cros
Réédition "La voix de son Maitre", EMI OVB 500

1967

Concerto, pour violon et orchestre
Orchestre Philarmonique de l'ORTF
Dir : C. Bruck
Sol : Christian Ferras
D.G.G. 139 171
Grand Prix National du Disque (Académie du Disque Français)
Réédition aux USA sous étiquette Héliodor HS 25058

1973

Visages d'Axël, pour orchestre
Orchestre Philharmonique de l'ORTF
Dir : D. Chabrun
Inédits ORTF - distribution Barclay 995 030
Grand Prix du Disque de l'Académie Charles Cros
Grand Prix de l'Académie du Disque Français

1981

Jérôme Bosch - Symphonie, pour orchestre
Orchestre National de l'ORTF
Dir : D. Chorafas
Chant du Monde - Musique Française d'Aujourd'hui CM 480
Grand Prix de l'Académie du Disque Français

Le chant du dépossédé, pour baryton, récitant et orchestre
Nouvel Orchestre Philharmonique de Radio-France
Dir : M. Soustrot
Bar : A. Opie
Rec : P. Rousseau
Chant du Monde - Musique Française d'Aujourd'hui
CM 480
Grand Prix de l'Académie du Disque Français

1987

Arioso, pour violon et piano
Sol : Qian Zhou
Premier Grand Prix du Concours Marguerite Long - Jacques Thibaud, 1987
REM 11055

1989

Quatuor à cordes
Quatuor Enesco
REM - Musique Française d'Ajourd'hui - Société Nationale CD 311060
Grand Prix de l'Académie du disque Français
Grand Lauréat pour la Musique de Chambre

1991

Concerto, pour alto
Orchestre Philharmonique de Lorraine
Dir : J.S. Bereau
Sol : S. Toutain
B.N.L. 112752

1993

Poème, pour orchestre
Orchestre Symphonique de Québec
Dir : S. Streatfield
REM 311197

1995

Million d'oiseaux d'or
Orchestre de Paris
Dir : Michel Plasson
ERATO 0630 10828-2

1996

Première et deuxième sonates, pour piano
Piano : G. Ibanez
Sonate, pour violon seul
Violon : Christian Ferras
Sonate, pour violon et piano
Solistes : Stéphane Tran Ngoc et Brigitte Vandôme
REM 371288 XCD
Grand Prix du disque - Nouvelle Académie du disque 1996

1999

Concerto n° 1, pour piano et orchestre
Orchestre National de France
Dir : André Cluytens
Soliste : Pierre Barbizet
EMI 724357 31772
Réédition dans le coffret André Cluytens accompagnateur